..:: Salle 01 : Etude de la Dématérialisation ::..

[Instant : Début du mois de Novembre]

En tant que Chef de l’URD, Yagami Raito avait lui-même lancé le premier sujet de recherche. De son expérience au combat, il en était ressorti deux éléments essentiels : la portée et l’efficience. C’était ce qu’il s’apprêtait à expliquer aux quelques personnes qui avaient été sélectionnées pour faire partie de l’URD. Raito était un homme pragmatique, il aimait ces discussions où l’on fondait des pratiques basées sur la théorie mais étayées par de nombreux retours d’expérience. Une méthode, selon lui, n’avait de sens que si elle était aussi juste théoriquement que réellement. Ainsi, alors que tout ce petit monde s’agglutinait dans la Salle 01 de l’URD, il retraçait les grandes lignes de sa présentation mentalement. Il y aurait débat, il le savait mais c’était là l’occasion rêvée de cerner les divers éléments inhérents à l’expérience, ainsi que les ressources humaine en présence.

Yagami avait également prévu un support pour illustrer sa démonstration. Un grand panneau blanc avait été fixé sur le mur du fond, il pourrait y inscrire tout ce qu’il voulait. La Salle 01 ressemblait à une demi-lune. L’entrée était située sur la tranche de cette demi-lune, alors que trois rangées de sièges formaient le croissant. Ici, pas de tribune, pas de gradins. Tous étaient sur un plan d’égalité et chacun pouvait s’exprimer librement. Raito aurait même voulu que le grade de chacun soit ignoré mais il était Raikage et cela, tout le monde le savait. Il allait ouvrir le bal uniquement en guise d’exemple, par la suite, il souhaitait que tous les membres de l’URD organise eux-mêmes les sujets de recherches : que cela se fasse de manière collective ou individuelle.

L’heure approchait alors vérifia que tout le monde était là, il y avait certes quelques absents ou retardataires mais il pouvait commencer.

Raito : Bonjour à tous. Je vous ai conviés comme vous le savez, afin d’inaugurer l’Unité de Recherche et Développement : l’URD. Cette salle, la Salle 01, sera exclusivement réservée au sujet d’étude qui est le nôtre, la dématérialisation. Tout d’abord, je vais vous présenter l’organisation de l’URD.

Il fit une pause, scrutant le regard de tout un chacun, puis, voyant ainsi qu’ils étaient tous très concentrés, il poursuivit.

Raito : A chaque fois qu’un nouveau sujet d’étude est validé, une salle est réservée pour ce sujet. Il y a 10 salles dans l’URD. Il s’agit de l’ancienne armurerie qui a été réaménagée. Comme vous le savez, la nouvelle se trouve dans le quartier des garnisons. Bien. Chaque salle est équipée d’une pièce comme celle où nous nous trouvons, réservée à la discussion au débat. Chacune de ces pièces compte deux pièces annexes : un laboratoire et un atelier. L’atelier est plutôt prévu pour la fabrication de matériel, d’objets…etc... Le labo est le cœur de chaque salle. C’est là que vous pourrez réaliser vos expériences. Ils sont suffisamment grands pour qu’on y tienne à 10 laborantins. Profitez bien de toute l’infrastructure, elle est financée par le Pays de l’Eau.

Il y eut un rire assez communicatif. Tout le monde savait que Raito avait négocié des accords avec le Pays de l’Eau en matière d’échanges commerciaux. Les ports de l’archipel de Kiri approvisionnaient le Village de la Foudre et en échange, ce dernier assurait la protection des bateaux qui rejoignaient le continent. Ajoutée à cela, une panoplie de traités favorisant l’exportation des minerais de Kumo vers le Pays de l’Eau.

Raito : Bien, venons-en enfin à notre sujet : la dématérialisation. Jusque là on a toujours prit cela pour du fantastique, mais il n’en est rien. Il s’agit d’un domaine que nous pouvons, et devons, maitriser avant la fin de l’année. Pourquoi ? La raison est simple. En combat, quels les éléments sur lesquels l’ennemi va toujours se fonder ? La force. La vitesse. La réactivité. La résistance. La capacité d’analyse. Tout ceci, chaque combattant que vous croiserez le sait. Mais quels sont les éléments qui déterminent réellement l’issue d’un combat ?

Il leur laissa le temps d’assimiler ses propos. La suite était le point essentiel.

Raito : Il s’agit d’une part de la portée. La portée d’une attaque et la distance à laquelle se trouve la cible. Cela détermine totalement la physionomie du combat. Je vous donne un exemple.

Il prit un marqueur et commença un schéma.

Raito : Imaginons un assaillant capable de voler. Et un Ninja au sol. Si le Ninja ne dispose que d’attaques de type Taijutsu, il y a très peu de chance qu’il puisse toucher son adversaire. Si au contraire, celui-ci possède des attaques de types Katon ou Suiton, qui sont souvent de longue ou moyenne portée, il a plus de chance d’atteindre sa cible. Comme vous le voyez, ici force, vitesse, réactivité, résistance, analyse peuvent très bien être à l’avantage du Ninja, si son adversaire est hors de portée, cela est inutile.

Il se rapprocha de son auditoire.

Raito : Maintenant, mieux que la portée. L’efficience, l’efficacité d’un Jutsu. Pour qu’il soit efficace, si c’est un Jutsu offensif, il faut qu’il touche sa cible. S’il est défensif il faut bloquer ou encore mieux, éviter l’attaque ennemie. S’il est de soutien, il doit permettre de renverser la situation… Où je veux en venir ? Vous ne voyez pas que la réponse est notre sujet d’étude ?

Il sourit.

Raito : La dématérialisation, si nous la maitrisons, permettra de combler n’importe quelle distance creusée par l’adversaire, de se retrouver à la bonne portée, de contraindre une attaque à toucher sa cible, d’éviter une attaque adverse, de surgir sur l’adversaire… Bref. L’objectif est clair.

Il reprit une voix plus grave.

Raito : Faire de nous des êtres insaisissables, afin de faire face à n’importe quel ennemi.

Alors qu’il attendait des réactions, des images atroces de ses propres combats défilèrent à toute vitesse dans son esprit. Ces adversaires insaisissables… Lee, Daama, ce chef du mouvement Arcadia… Pouvait-il leur ressembler ? A moins que cela ne soit déjà le cas…

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Réponse ouverte à tous les membres de Kumo de rang Chuunin ou Plus et souhaitant faire partie de l'URD de manière temporaire ou définitive.

L'Unité de Recherche et de Développement... Nouveau système adopté par la nouvelle politique du Raikage. Il s'agit de faire avancer le village de Kumo d'un point de vue beaucoup plus scientifique, voire parfois technologique. C'est une méthode d'innovation pour prendre de l'avance sur son adversaire, le surprendre. Ce système n'était pas inconnu aux yeux de Nezu, qui avait vécu près de dix ans dans un village où les recherches scientifiques, biologiques et technologiques étaient communes à tous les habitants : le village d'Hakkyou, dans le pays de la Foudre. La première étude se déroulait au début d'un mois d'automne, quelques jours à peine après l'annonce de la nouvelle politique du Raikage. Nezu avait été très enthousiaste pour y participer, et Oorashi avait très facilement accepté et comblé le désir du Chef des Forces Spéciales. Le chef du l'URD et de Kumogakure no Sato avait l'air très heureux et dégageait une once de fierté vis-à-vis de projet. Il espérait au mieux que les shinobis de Kumo se prendraient au jeu et feraient avancer leur village.
Le discours commença par une brève présentation, qui n'était pas brève aux yeux tous :

— N'a-t-il pas fini de décrire les bâtiments, kuso ?! s'impatienta Nezu.

Plusieurs têtes se tournèrent vers le Chef des Forces Spéciales, qui était toujours décalé envers la société, que ce soit par son comportement ou par ses pensées. Mais, après quelques minutes de description du projet et du déroulement de celui-ci, le Raikage passa au vif du sujet : la dématérialisation.

— Ah, enfin !

Ces mêmes têtes ne se tournèrent plus mais on entendit quelques longs soupirs indiquant une manifestation négative. Ce discours porta sur l'efficience et sur la portée d'un Jutsu. Nezu avait donc vu juste sur les objectifs de l'URD : surprendre et devancer l'adversaire : si la dématérialisation aboutissait, quasiment aucun adversaire ne pourrait déterminer la provenance, la vitesse ou la puissance de l'attaque. C'était une chose que Nezu avait vite compris, même si son air ahurissant le faisait passé pour débile — même si bien sûr il lui manquait réellement une case. Le Raikage se tût. Il avait fait l'amorce vers la participation des membres de 'URD : la plupart crispés dans l'idée d'intervenir sur un sujet aussi délicat qu'était la dématérialisation . Ayatsuru, lui, n'avait aucun gène. Il se leva très rapidement, et se plaça aux côtés d'Oorashi en émettant quelques rires durant son "voyage". Il ne fit pas très attention au chef du village pour s'adresser directement vers cette poignée de personnes ayant un grade plus ou moins important.

— Nihihihi... ricana-t-il.

Les personnes qui ne le connaissaient pas ou peu commencèrent à soupirer de désespoir, c'est-à-dire la quasi totalité de l'effectif de l'URD. Seul Oorashi semblait montrait une once de respect envers ce ninja timbré. Plusieurs personnes même se reposait la question de pourquoi l'avait-il élu chef des Forces Spéciales. Mais Nezu ne fit pas attention à ce manque de respect, il enchaina d'une voix qu'il avait peu l'habitude d'utiliser : il se lançait dans son discours.

— La dématérialisation est une technique qui, comme l'a remarqué Oorashi...

Tout le monde fixa Nezu avec dégout quand il nomma « Raikage-Sama » par son simple prénom, qui en plus n'était pas son véritable prénom.

— ... est très intéressante. Elle consiste à une déconcentration atomique d'une entité physique ou psychique pour être libre, encore plus que l'air, pour se rematérialiser, c'est-à-dire devenir à nouveau cette entité physique ou psychique dans son état initial, mais dans un endroit et dans un temps différent.

La plupart des membres assis dans cette salle fixaient Nezu différemment, désormais. Il avait un air ébahi, très surpris d'entendre un homme, qui paraissait si attardé, parlait aussi clairement et distinctement. Nezu restait toujours son discours et ignorait chaque comportement.

— Vous avez bien entendu, je parle d'entité physique ET psychique. C'est-à-dire que la dématérialisation ne consiste pas uniquement à « téléporter » entre guillemets son corps, mais aussi à transporter des Jutsus, ou même son esprit, ce qui a pour principal avantage de pouvoir espionner sans être vu.

Nezu marqua une simple pause, afin d'organiser son discours.

— Pourquoi devez-vous croire que cela est possible ? Tout simplement parce que cela existe déjà. Un clan du nom de Yamanaka a cette capacité de dématérialiser leur esprit pour avoir une vision presque omnisciente.

L'omniscience avait pour effet d'exciter un certain nombre de chercheur, qui faisaient un lien direct avec les dieux.

— Comment y parvenir ? J'ai déjà mon idée sur la question. Certes, je suis même quasiment sûr de la réponse, mais l'étude et l'analyse de ce phénomène est considérée comme une priorité. Pour cela, je propose la capture, l'exécution et l'étude d'un membre du clan Yamanaka.

Cette proposition avait comme déclenché un cri choqué et surpris de la part du "public". L'assassinat n'était pas une pratique qui faisait parti des mœurs à Kumo. De plus, cet étude de cas sous-entendait la capture d'un membre du village de Konoha, ce qui était comme marcher sur la braise : une guerre pouvait éclater d'un jour à l'autre. Mais Nezu s'en fichait. Il espérait simplement qu'il aurait l'appui du Raikage. Il se retira de l'estrade sur lequel il se trouvait pour regagner sa place, dans un brouhaha insupportable.

[HRP : Il est tard. J'espère que ce RP est logique, sans quoi dites-le moi, je vérifierais à mon réveil. Tchou.]

Comme l'avait prévu Nezu, le Raikage avait montré de l'attention à son discours, même s'il avait écarté la possibilité d'assassiner un membre du clan Yamanaka : quoi de plus diplomatique ? Certains membres de l'URD continuaient malgré tout à fixer Nezu, comme s'il n'était pas humain, trop différent pour être considéré comme un être rationnel. Le concerné était de nouveau plongé dans les paroles de Raito, qui avait le mérite d'intervenir correctement, en appuyant sur certains points qui pourraient faire avancer la recherche. Notamment, l'existence de capacités étranges et prometteuses de l'affinité Raiton. Les chercheurs regardaient d'un air ébahi le chef de l'URD, comme si celui-ci parlait hébreu. Il dut alors détailler et expliquer certaines de ces théories pour être à la portée de toutes et de tous. Nezu considérait cette ignorance de leur part comme une perte de temps : comment pouvaient-ils avancer correctement si les trois-quarts des chercheurs étaient perdus lors de la description d'une affinité... Pitoyable.
Le Raikage rebondit sur la remarque de Nezu concernant l'espace-temps. Pendant ce temps, Nezu se tenait accroupi sur une table, avançant d'avant en arrière : il était surexcité. Certains le remarquèrent de nouveau, s'en suivit l'habituel soupir, désignant leur exaspération. Yagami avait terminé de nouveau son discours, et s'en suivit l'éternel silence, brisé par les mimiques et cris étouffés de Nezu. Tous se regardèrent en cherchant quoi répondre, comment réagir devant de telles théories. De son côté, l'initiateur du projet semblait presque désemparé devant ce manque de réaction. Néanmoins, les cris de Nezu étaient de plus en plus stridents, plus aigües. Ce shinobi devenait réellement fou.

— Hi, hi !

Et ses cris arrêtèrent. Ses mimiques dérangeantes aussi. Tout le monde le regardait, à présent. Même Raito semblait commencer à s'inquiéter de la santé mentale de Nezu : qui ne le serait pas ? Il avait les yeux fixés sur ses mains, imperturbable. Un long silence s'installa, en attendant une quelconque réaction de la part de Nezu, même si ses voisins étaient terrifiés à l'idée de le voir bouger. Mais il restait immobile. Certains se demandaient s'ils n'avait pas fait une attaque, ce qui était impossible étant donné sa position accroupie.

— Quelque chose a sûrement pé...

— Point très important !

Tout le monde avait sursauté dès qu'il avait prit la parole. Les plus proches avaient reculés de plusieurs mètres afin d'être sûr d'être en sécurité. On guetta de nouveau le moindre mouvement de la part de Nezu.

— Les caractéristiques de l'affinité Raiton mentionnées par Oorashi sont prometteuses !

Nouveau sursaut.

— Ses capacités électriques et magnétiques ont évidemment de grandes chances d'améliorer nos recherches sur la dématérialisation.

Il releva lentement la tête et scruta la salle de ses yeux globuleux. Terrifiant.

— Tout cela devient plus clair (pour lui, tout du moins). Le Chakra électrique, concentré à forte dose dans notre corps, va servir de porte vers la désolidarisation de celui-ci. Le problème est que si nous arrivions à nous dématérialiser, le plus dur serait de nous rematérialiser, en bonne et du forme. C'est pour cela que l'affinité Raiton est importante.

Nezu soupira. Cette fois-ci, c'était lui qui considérait qu'il leur manquait une case. Comment pouvaient-ils ne pas comprendre ? Pourquoi fallait-il détailler ? Il reprit.

— Sa capacité magnétique aurait – si la théorie se révèle vraie – pour fonction d'unir toutes nos cellules et de les reconstituer après désolidarisation. L'avantage de la foudre, c'est sa vitesse. Nos capacités de dématérialisation sont donc accrues.

Tout ce discours avait été fluide, sans bégaiement, sans cri euphorique. Les membres croyaient de moins en moins à la folie de Nezu, commençant persuadés que c'était un génie.

— Nihihih !

Enfin...

— De plus ! Cria-t-il d'une voix aigüe.

Nouveau sursaut.

— Cette modification cellulaire grâce à la forte concentration de Chakra ne se restreint pas uniquement à l'affinité Raiton.

Cette fois, tout le monde semblait plus attentif.

— En effet, imaginons le même cas avec une quelconque affinité ; l'eau, par exemple. Procédons à cette même modification cellulaire. Vous deviendrez eau, vous serez eau. Vous traversez un grand nombre de parois solides, comme la terre, le sable, etc. Vous pourrez aussi vous transporter grâce au vent, vous unifier au sol avec la terre, fusionner avec le feu...
Le problème ici reste que le magnétisme du Raiton n'existe plus. Mais rien n'est impossible.

Il semblait s'être arrêté, en avoir terminé avec son discours et ses théories. Cette fois-ci, cela fit moins polémique que le cas Yamanaka, mais on prenait de plus en plus Nezu au sérieux.

— Dans ce cas, il y a sûrement un autre moyen d'accéder à la dématérialisation. Un exemple : la conversation radio. Vous émettez un message à travers un talkie-walkie, qui se transforme en signal pour atteindre un autre talkie-walkie. Cette transformation, de quoi s'agit-il ? Une dématérialisation !
Vous êtes le message, vous passez par le talkie-walkie, pour accéder à l'autre talkie-walkie. Pas très compliqué à concevoir, non ?

Un grand nombre de personnes le fixait avec de gros yeux ronds.

— Le vortex !

Cela lui semblait tellement évident. Il se leva brusquement, ce qui provoqua le sursaut répétitif qui dura toute la séance. Il avait repris son air débile et insoucieux, et s'en alla sans rien dire, comme s'il avait décidé que la séance était terminée. Peu lui importait, il pensait avoir pas mal apporté lors de ces théories.