.:| Perte & Découverte {PV Raito} |:.

Je plissai les paupières alors qu’un filet de lumière traversa les rideaux de la fenêtre et vint directement dans mon visage. Je gémis avant de me retourner dans mon lit, le corps enveloppé dans ma couverture. Je cherchai du bout des doigts un corps chaud contre lequel je me serai blotti, mais me heurta à un grand lit vide, sans fiancé à embrasser, à cajolé. Je poussai un profond soupir avant de me redresser dans ma couche, ma longue chevelure d’ébène en bataille, l’une des bretelles de ma tunique tombant doucement, révélant une épaule nue. Les yeux encore gonflés de sommeil, je m’étirai grossièrement avant de me décider à sortir du lit. Le plancher était froid et grinçai sous mes pieds. Il fallait dire que nous étions –moi et mon fiancé- arrivés à Kumo il y avait peu de temps, avec presque rien dans les poches. Nous n’avions réussis qu’à nous payer une vieille bicoque en piteux état, dont nous n’avions pas plus les moyens de rénovés. Dyanayé et moi étions autrefois vagabond, mais cela ne nous rapportai pas assez pour que nous puissions subvenir à nos besoins. Nous avions donc décidé de nous installé à Kumo. Lui serait Ninja, et moi, travaillerais au Centre d’Aide du village. C’est ainsi que nous étions débarqué à Kumo …

Je m’avançai dans la cuisine, le pas lourd, pour aller prendre mon petit déjeuner. Je me préparai à manger en silence, mangea autour d’une table vide. Depuis que nous vivions ici, Dyanayé et moi nous voyions de moins en moins souvent. Son apprentissage pour devenir Ninja était dur, selon lui. Il revenait tard le soir et partait le matin bien avant mon réveil. Certes, il existait toujours entre nous un lien fort, puissant : Celui de l’amour, et jusqu’à maintenant, rien ni personne n’avait chamboulé ce lien. C’est, tout du moins, ce que j’avais toujours pensé. Mais le fait de ne pas se voir rendait notre amour fragile, nous étions tout deux faibles vis-à-vis l’autre. Nous nous croisions rarement, nous lançant des regards désolés, des sourires quasi-timides… Aujourd’hui étrangement, j’avais le sentiment que tout cela n’avait pas d’importance. Nous étions réunis, tout les deux. Nous allions bientôt nous marié, nous fonderions une famille … Tout rentrerait dans l’ordre… Je me levai, lavai ma vaisselle et retournai dans ma chambre pour me préparer.

J’enfilai une ample tunique bleuté, mince et légère, qui moulait sans exagération les courbes de mon corps. Pour accompagner le tout, j’enfilai une ceinture brodée en argent autour de ma taille. Puis, je me dirigeai vers ma commode pour m’installer devant mon miroir. Je peignai mes cheveux d’encre souplement, avant de les relever en queue-de-cheval sur mon crâne. J’avais renoncé depuis déjà un moment à les coiffer plus dignement ; Ils ne restaient jamais en place bien longtemps, de toute façon. Il faudrait d’ailleurs que je les coupes bientôt : Les cheveux longs étaient certes plus féminins, mais surtout plus encombrant. Satisfaite du résultat, je refermai ma trousse de toilette et fis le lit, avant de prendre mon petit déjeuner que j’avais préparé la vieille, de le mettre dans mon sac à main en cuir, très simple, et de quitter la maison en verrouillant derrière moi.

J’avais pris le soin de revêtir un manteau bien chaud pour me couvrir. L’hiver approchait. Bien que le temps froid fût toujours de mise, ici à Kumo, l’hiver était, il fallait l’avouer, quelque chose. Déjà, le palais du Raikage était installé sur une haute corniche de glace, qui jamais ne fonderait, si on en croyait le climat du pays. Et justement, le Kage du village faisait parler de lui. Son nom ; Yagami Raito. Son titre ? Raikage, ou alors, Ex Chef de la défunt Team Taka. C’était l’une des raisons pour laquelle nous avions d’abord été réticents à rester à Kumo. Mais finalement, nous y étions plut. Après tout, il devait bien y avoir une chance sur un million pour qu’un jour je tombe sur ce fameux Raito. Tout en me dirigeant vers l’Hôpital du village, je me demandais comment un si jeune homme avait pus accédé au titre de Raikage. Les villageois n’auraient jamais élus un ex déserteur. Encore moins un ancien chef d’organisation criminel. Les rumeurs circulaient qu’il avait eu une relation hasardeuse avec l’ancienne Raikage, qui, par preuve d’amour, lui aurait légué son héritage. Une histoire de conte de fée, pensai-je en repoussant l’idée d’un geste nerveux de la main, replaçant une mèche rebelle derrière mon oreille gauche. Au final, peu importait comment il en était arrivé là. Il y était, point final.

À la seconde où je traversai le Hall d’entré de l’Hôpital, je sus que quelque chose n’allait pas. Petit a : Au bout du couloir, Yagami Raito discutait avec plusieurs ANBU. Il cessa de discuter à voix basse lorsqu’il croisa mon regard. Il y avait dans l’iris de ses yeux noisette une sorte de compassion. Je n’y compris absolument rien. Il me pointa discrètement – pas assez- du doigt et les Ninjas aux masques se tournèrent vers moi. Ils s’avancèrent vers moi, le Kage sur les talons. Je fronçai les sourcils. Que se passait-il donc ici ? Au moment où, tous les quatre, arrivèrent à ma hauteur, une petite troupe d’infirmière surgit du couloir à ma gauche, haletante, leur chemisier blanc couvert de sang. Que diable se passait-il ici ?

??? : Nous l’emmenons avec nous pour un interrogatoire et un examen complet.
Sayuri : Q … Quoi ? Répondis-je, interloquée.
??? : Si vous l’emmenez maintenant, vous n’en tirez rien. Elle ne le sait pas encore.
Sayuri : Je ne sais pas quoi ?
??? : Sayuri-chan, veuillez nous suivre.
??? : Un peu de compassion ! Vous allez la traumatiser avec toutes vos questions !
Sayuri : ASSEZ ! Je veux des explications. Et tant et aussi longtemps que je n’en aurai pas eue, je ne suivrai aucun d’entre vous !

Tous se retournèrent vers moi. J’avais les poings sur les hanches, le regard sévère. Je détestai qu’on se chamaille autour de moi comme une troupe de chien se battant pour un os. Avant de suivre la joyeuse bande du Balle Masqué, je voulais savoir, au juste, ce qui se passait dans ce satané Hôpital ! Les infirmières interrogèrent le Raikage du regard, qui hocha silencieusement la tête. Je bouillais. Comme si j’avais besoin de sa permission pour faire ce que je voulais ! J’avais lui répliquer un commentaire acerbe lorsque les infirmières me traînèrent de force dans les couloirs. Je n’eue d’autre choix que de les suivre. Je vis du coin de l’œil un ANBU nous suivre. Je roulai les yeux d’exaspération. Comme si, en plus de ça, j’avais besoin qu’on m’épit ! Je perdis l’espion des yeux quand nous nous enfonçâmes dans une chambre au hasard. À partir de cet instant, tout bascula.

Dyanayé reposait paisiblement sur un lit d’Hôpital. Je m’approchai, d’abord avec assurance. Mais plus je me rapprochai, plus je trouvai qu’il avait une allure étrange. Son torse ne se bombait pas au rythme des respirations cardiaques, sa peau était aussi blanche que la neige, et le plus important : Le moniteur cardiaque n’était qu’une ligne droite, verte, avec le chiffre indicateur zéro. Ce n’est qu’à cet instant que je remarquai que le Kimono de Dyanayé était tâché de sang, tout comme les draps du lit sur lequel il se trouvait. Un troue béant ouvrait son abdomen. Je m’immobilisai, paralysé. La scène était presqu’invraisemblable. J’entendis les infirmières murmurées entre elles avant de fermer la porte derrière elle, me laissant avec mon fiancé. Tout du moins, ce qu’il en restait. Je m’approchai doucement, à pas feutré, et m’assis délicatement sur le bord du lit. Je commençai à lui énuméré en chuchotant les souvenirs que je gardais de lui, tout en lui caressant le visage, les cheveux. Ses beaux cheveux blonds qui n’avaient plus leur éclat d’autrefois. Je soupirai, vaincue, et laissai les larmes que je retenais depuis trop longtemps rouler sur mes joues. Partout à travers l’immeuble, on entendue mon râle, comme si on venait de m’arracher le cœur...

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Une heure plus tard, quand mes pleurs ne furent plus que silence, je vis du coin de l’œil quelqu’un entré silencieusement dans la chambre. Je ne me retournai pas tout de suite. Mes yeux rougis et gonflés par les larmes ne cessaient de fixer leur regard sur le visage pâle comme la mort de mon défunt fiancé. Voilà donc pourquoi ce matin là, je m’étais réveillé la gorge serré, comme si je savais qu’aujourd’hui allait s’amener de triste évènements. En soupirant, je me relevai et me tournai face à mon visiteur.
C’était un homme très grand, environ une tête de plus que moi, qui abordait à la fois des traits dur, purement singulier, mais étrangement amical et réconfortant. Il avait des yeux noisettes et sa chevelure était châtaine, voir peut-être auburn à la lumière du jour. Son expression faciale était clairement celle d’une personne s’apprêtant à vous offrir ses condoléances. Lorsqu’il ouvrit la bouche pour parler, je le devançai en secouant négativement la tête.

Sayuri : Passons le stade des sympathies, murmurai-je d’une voix lourde. Vous êtes Yagami Raito, alias monsieur le Raikage, c’est cela ? Dis-je d’un ton désinvolte.
??? : C’est cela.

Mon premier contact avec lui ne me laissait guère de bonne impression. Faire un examen et un interrogatoire complet à une nouvelle veuve de 21 ans …

Sayuri : Avant que je ne réponde à vos questions sans fin, le prévins-je, je veux savoir ce qui c’est passé lors de cette patrouille..

Les choses s’étaient passées beaucoup trop vite pour qu’il puisse maitriser chacun des évènements qui s’étaient produits depuis qu’il avait laissé Yuna. Le rapport qui lui avait été remis par les Forces Spéciales faisait état d’une embuscade. Prévisible ? Non, et il en était intimement convaincu. Les frontières du nord étaient les plus calmes. Depuis la chute d’Otogakure, il n’y avait pas grand-chose à craindre de ce côté-là. Pourquoi avait-il fallut que cela arrive aujourd’hui ?Il ne s’agissait pourtant que d’une simple inspection, la patrouille qu’il avait envoyée ne représentait aucun danger même pour des bandits.

Ses pensées affluaient beaucoup trop vite, tout comme le sang dans ses veines. Il demeurait calme en surface, mais il n’avait qu’une envie, sortir de cet Hôpital, foncer vers la frontière et tout y raser. A cet instant, voyant les yeux de la jeune femme braqués sur lui, il comprit qu’il avait entièrement épousé sa fonction de Raikage, il ressentait à nouveau, et ses sentiments étaient entièrement dévoués au Village de la Foudre. La perte d’un compagnon le peinait presque autant que la fiancée de ce dernier. Mais il n’était pas l’heure de se morfondre, il devait endosser ses responsabilités et assumer ses choix. Ses émotions regagnèrent leur repère secret : les tréfonds de son cœur.

Raito : Heïshi-San, je suis Yagami Raito, le Rokudaime Raikage. On peut dire que je travaillais avec votre ami.

Il marqua une pause, il avait insisté sur le mot « avec » car il voulait souligner le fait que les Ninjas de Kumo travaillaient ensemble et non selon un rapport purement hiérarchique.

Raito : Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Il a été violemment attaqué lors de la patrouille de nuit à laquelle il participait. J’ai le rapport avec moi, et je ne vous ferai pas l’affront de ne vous divulguer qu’une partie des éléments de l’affaire.

Il ouvrit le dossier à une page marquée d’une note.

Raito : Les informations dont nous disposons actuellement sont toutes ici. La patrouille a été attaquée vers 2H du matin. Les assaillants étaient au nombre de huit. Ils ont agressé votre ami et ses compagnons. Un seul a survécu. Il s’est battu pour ramener le corps de…

Il hésitait à prononcer son nom devant elle mais finit par céder.

Raito : …Dyanayé jusqu’aux portes du village. Maintenant sa vie est entre les mains des médecins mais ils n’ont que peu d’espoir. Nous ignorons les raisons d’une telle attaque vu le caractère anodin de la mission confiée à la patrouille. C’est pourquoi les Forces Spéciales ont voulu vous interroger. Elles n’écartent pas la possibilité d’un règlement de compte étant donné la sauvagerie dont l’ennemi a fait preuve.

Il se leva laissant le dossier à sa place et vint au chevet de Dyanayé.

Raito : Si j’avais été là-bas je l’aurais sauvé moi-même. C’est bien pour cela que j’ai créé le Centre d’Aide aux Villageois, afin de transmettre mon savoir médical au maximum de gens et de protéger ainsi les gens auxquels nous tenons.

Il parlait sans la regarder mais savait que les larmes perlaient sur le visage de la jeune femme.

Raito : Je ne prétends pas savoir ce que vous ressentez Heïshi-San, mais j’ai perdu suffisamment d’êtres chers pour savoir qu’il n’y a rien de plus horrible.

Là il se tourna vers elle. Son pendentif couleur émeraude tinta durant ce geste de volte-face. Il posa sur elle son regard perçant, celui qui franchissant toutes les carapaces, toutes les protections pour traquer l’émotion sincère.

Raito : Il y a la réalité des sentiments et la réalité des faits. Acceptons-les toutes. Dyanayé est mort en service et cela pourra m’être reproché, je l’assumerai. Mais l’enquête est en cours, et au nom des valeurs qu’il défendait lui-même au péril de sa vie, je vous prie d’être coopérative. Les Shinobis de la Foudre ne sont pas contre vous. Je ne le suis pas. Je vous apporterai mon aide, quoi qu’il m’en coûte. J’ai donné des consignes. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous n’aurez qu’à me faire signe. Je serai averti.

Ignorant le protocole, il couvrit le visage du combattant mort, sa vie, son âme, sa compagne avaient suffisamment été écorchées pour aujourd’hui.

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